La Rafle: voir le film et pleurer
La Rafle est un film qui sort le 10 mars, et que je viens de voir en avant première (merci Vincent et Gaumont !). Le film nous a été présenté par sa réalisatrice Roselyne Bosch à peu près en ces termes (je retranscris de mémoire):
La Rafle raconte l'histoire de la Rafle du Vélodrome d'Hiver, le 16 juillet 1942. Habituellement ce passage de la seconde guerre mondiale, c'est quelques mots dans les livres d'histoire (i.e. ce jour la, 13 000 juifs furent arrêtés et déportés), et dans les films, c'est généralement une image en arrière plan de personnes qui marchent en file indienne la tête basse. Sauf que cette rafle, ce n'est pas cela du tout. Ce fut violent, ce fut ignoble.
La réalisatrice a passé plus de 3 ans à enquêter, fouiller les archives, interroger les rares survivants de cette rafle, pour arriver à faire un film qui se veut le plus proche possible de la réalité de ce jour noir de l’histoire de France. Au final, elle a réussi à sortir un film qui est branché directement sur nos émotions et nos tripes. On est bien loin du coté factuel des documentaires sur la 2ème guerre mondiale, où l’on se dit “ah ouais c’est moche” et puis qu’on oublie aussi vite. Contrairement à d’autres films sur cette période, il n’y a pas de non dit ici, tout est clair et limpide, dans sa plus atroce cruauté. Le film permet de faire passer toujours le même message quand on parle de la 2ème guerre mondiale “n’oubliez pas et plus jamais ça!”, mais d’une manière telle que la seule chose à faire devant ce film, c’est de pleurer: pleurer parce que tout cela est injuste, pleurer parce que tout cela est ignoble, pleurer parce qu’on ne peut pas changer le passé et annuler ce qui a été fait, pleurer parce que c’est finalement probablement le seul moyen de se défendre contre cette cruauté sans borne.
On notera que la reconstitution du Vélodrome d’Hiver et de ce qui s’est passé dedans est sans précédent au cinéma, d’autant plus qu’il n’existe aucune image de ce jour la, tout ayant été fait pour qu’il n’y ait pas de traces et pas de témoins. La reconstitution s’est faite sur la base de souvenirs des survivants. On est donc très probablement en dessous de la réalité.
Voila, tout est dit, et finalement rien n’est dit : il faut donc le voir ce film, parce que c’est important de ne pas oublier, parce que c’est important de ne pas ignorer, à défaut de comprendre comment l’homme peut en arriver la.
Je vous met la bande annonce (qui ne retranscrit pas vraiment le coté dramatique du film, ça vous le vivrez sur place dans une salle de cinéma) et vous pouvez aussi consulter le site officiel qui contient tout un espace pédagogique autour du film.