L’utilité des réseaux sociaux dans la circulation de l’information n’est plus a démontrer. Et quand une catastrophe telle que celle qui vient de s’abattre sur Haïti se produit, les réseaux sociaux sont des endroits où les gens se tournent dorénavant naturellement pour obtenir de l’information fraîche.
Il y a cependant un problème majeur dans les réseaux sociaux, que vient de me soulever Vincent via un twit:
Je venais juste de relayer sur twitter l’annonce des 100 000 morts probables dans cette catastrophe. Je n’ai pas fait attention, mais sur les réseaux sociaux que j’utilise, j’ai une photo où je suis souriant… Et du coup, quand je parle d’un truc grave, Vincent a raison, ça fait plus que bizarre, ça fait carrément déplacé. Alors j’ai fais une recherche sur twitter juste pour voir, et en fait je ne suis pas le seul à me retrouver dans ce cas: des centaines et des milliers de personnes parlent actuellement de la catastrophe d’Haïti en souriant, quand la pose n’est pas pire.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi cela ne me convient pas du tout. Il me semble que les réseaux sociaux devraient intégrer ce problème et nous proposer d’avoir 2 avatars (un avatar “positif” et un autre “négatif”) et nous permettre d’associer facilement l’un ou l’autre des avatars à une info postée. Par exemple, on pourrait très bien imaginer sur twitter ajouter un hashtag spécifique pour dire qu’on veut que tel message soit affiché avec l’avatar “négatif” et tel autre avec l’avatar “positif”. Idem pour Facebook.
Je sais que cet article peu paraître déplacé au vue de la catastrophe d’Haïti, mais je ne peux pas faire grand chose à part donner de l’argent à la Croix Rouge.
Et vous, cela vous fait quoi d’avoir l’impression au premier coup d’oeil que tout le monde se marre en parlant d’Haïti … Moi cela me choque … profondément …
Hello,
Le décalage dont tu parles beaucoup de personnes le vivent, dont moi.
Les twits s’enchainent, et d’un coté il ya ceux parlant d’Haiti,
donc d’un coté tu as les “des centaines de morts” qui côtoient “trop cool une tablette Apple”, ça oui je suis d’accord, mais ce qu’il faut retenir c’est que les gens se mobilisent, en tant que relais d’infos, de photos, et de dons.
@Soon7 : Il y a un moment où on ne peut pas non plus ne parler que d’Haïti, je trouve d’ailleurs que les JT en font un peu trop. Non pas que ce ne soit pas important, c’est tragique, tout le monde s’entend là-dessus, mais pour moi ça ne doit pas monopoliser l’information et les discussions non plus.
Sinon autant mettre un avatar neutre
Bonjour,
La question que tu poses est tout à fait pertinente. En fait ce qui fait problème, c’est l’écart qui se creuse entre les modalités propres à l’information classique, et les nouvelles modalités qui s’ouvrent avec les réseaux sociaux, caractérisées en premier lieu par leur immédiateté. En fait, nous sommes habitués à une mise en scène de l’information, en tant qu’elle est relayée par des vecteurs professionnels : les journalistes. Ceux-là s’emploient à une mise en scène étudiée, à un cadre spécifiquement tissé pour faire entrer dedans le sujet dont il est question. Dans ce cas : nul doute que les sujets graves connaitront des visages fermés, tandis que la légèreté des marronniers s’offriront des visages plus ouverts… Je ne pense pas qu’il faille faire ce procès aux citoyens relais de l’information qui s’expriment sur les réseaux sociaux, comme toi et moi. Les gens « ordinaires » ne sont pas là pour représenter l’information : ils sont là pour la relayer, dans sa réalité même, sans passer par des codes formels qui ne sont d’ailleurs pas les nôtres. Ce qui importe c’est l’élan de solidarité qui est manifesté, non les photos plus ou moins appropriés qui l’accompagne. Solidaires du monde, que tu connais peut-être, est une plateforme de blogs consacrée aux initiatives de projets solidaires. Les blogueurs qui s’y expriment relatent des situations parfois très difficiles et leur manière de s’exprimer ou leurs avatars sont généralement « positifs ». Pour le coup, cette plateforme est vraiment l’exemple type : inutile d’afficher des codes sévères pour parler de la (dure) réalité du monde. Après, c’est évident que la multiplication des avatars peut se lire comme un luxe supplémentaire dans la gestion de son profil, et en ce sens, ça peut être sympa… En gros, tu l’auras compris, je pense qu’il n’y a aucune raison de culpabiliser de nos photos « vacances », du moment que l’on réagit au monde et à l’actualité de nos pairs ! 🙂